La Creuse et ses fameux maçons… Beaucoup sont partis à Paris afin de participer à la transformation de Paris sous Napoléon III avec le Baron Haussmann. Paris ne serait pas Paris sans nos maçons. Et la Creuse ne serait pas la Creuse sans nos maçons.

A travers ces quelques lignes, vous allez pouvoir découvrir nos demeures par une approche arhitecturale.

En effet, les demeures creusoises que vous allez visitées, sont pour certaines plusieurs fois centenaires. Elles ont traversé les tempêtes, se sont adaptées à l’évolution sociétale avec les normes électriques, d’assainissement, de plomb, d’amiante, etc. Mais elles sont toujours là. Leurs murs pouvant atteindre 1 mètre d’épaisseur pour les plus anciennes résistent au temps qui passe et vous protègent du froid et des chaleurs. Les pierres d’évier, même si certaines sont toujours en place, ont été remplacées par des éviers plus modernes avec une fosse septique ou un tout à l’égoût. Les escaliers en chêne ou en chataigner se tiennent toujours fièrement dans les maisons.

Tout d’abord la maison creusoise est rarement isolée (sauf pour les moulins). Les creusois vivaient les uns à côté des autres au sein d’une même famille. La vie était rude et l’entraide était présente. Les propriétés étaient enchevêtrées dans les hameaux pour ne pas dire en indivision.

Par ailleurs, les contraintes climatiques faisaient que les maisons n’avaient pas ou peu d’ouvertures au nord. Elles étaient même adossées au relief les protégeant du vent du nord. Les ouvertures tournées vers le sud permettaient de profiter de l’enseillement pendant les hivers et les intersaisons. Les murs étaient protégés par des enduits (mélange de chaux et de sable) contre le froid et les pluies, notamment à l’ouest.

On peut identifier trois grandes périodes architecturales en Creuse :

1. Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle : la maison et les granges communiquaient par l’intérieur.

2. Au début du XIXème siècle, la grange n’a plus de communication directe avec la pièce commune de la maison d’habitation. La pièce commune était souvent l’unique pièce de la maison : elle servait de chambre, de salle à manger, de salon et de cuisine. Les sanitaires n’existaient pas encore.

3. Au milieu du XIXème siècle, la maison est surélevée d’un étage et les chambres sont ainsi créées. Ces maisons font leur apparitions avec le retour des migrants. Les toits de chaumes sont remplacés par une couverture en ardoises ou en tuiles.

La maison creusoise s’est donc adaptée à l’évolution sociétale et saura continuer de le faire dans le temps. C’est ce qui fait son charme.

Actuellement, à cause du réchauffement climatique, elle a une qualité essentielle : l’été, elle reste fraîche. Les murs abosrbent la chaleur afin de la restituer à la fin de l’été pendant une grande partie de l’automne. L’hivers le système de chaleur choisi, doit pouvoir réchauffer les murs afin que ces derniers la diffusent dans la pièce de manière douce et continue.

Un petit arrêt sur la maison du retour de migrant :
 

On appelle les migrants, les creusois partis vers Paris, Lyon, etc. sous Napoléon III pour aménager ces villes. De retour au pays après s’être enrichis, nos maçons ont construit leur propre maison qui est partout la même à quelques détails près.

Il s’agit d’une maison élevée sur plan rectangulaire dans un rapport de 5 sur 3, proche du rectangle d’or (dont le résultat du rapport est le nombre d’or, soit environ 1,618). La maison se décompose comme suit :

- Maison sur trois niveaux (rez-de-chaussée ; 1er étage et grenier);

- trois travées (ouvertures) en façade ;

- un bandeau courant séparant les niveaux ;

- une façade enduite ou en pierres de taille ;

- une entrée centrée à laquelle on accède par quelques marches ;